Cavac biomatériaux présente sa seconde usine
Vendredi 20 septembre, la Cavac a inauguré son nouvel outil de production de matériaux isolants biosourcés, à Sainte-Hermine (Vendée). Le groupe coopératif vise pour 2030 un doublement du chiffre d’affaires de sa filiale ainsi que des surfaces en chanvre chez ses adhérents.
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Difficile de rater le nouveau bâtiment en passant par l’A83, à hauteur de Sainte-Hermine (Vendée). À côté des logos Biofib isolation et Cavac, un énorme œil s’étire, remplit de lignes courbes. « L’œil, c’est pour la vision, car en 2009 ce n’était pas gagné, explique Vincent Hannecart, directeur général de Cavac biomatériaux. Et les alvéoles sont le signe pour représenter l’isolation sur les plans d’architectes. »
Une unité spécialisée dans le nappage
2009 marque la création du site historique de Sainte-Gemme-la-Plaine, à moins de 10 km de Sainte-Hermine. Y étaient réalisées jusqu’à présent les opérations de défibrage et de nappage du chanvre. C’est cette opération de nappage, nécessaire pour fabriquer les panneaux isolants, qui sera faite maintenant à Saint-Hermine, équipée notamment d’une large nappeuse, unique en Europe.
Désormais, l’usine historique ne fera plus que le défibrage, transformant la plante en chènevotte (pour faire du béton de chanvre, des paillages pour les jardins…), poussière fine (biomasse pour la production d’énergie) et fibres. Ces dernières sont utilisées dans le textile ou encore l’automobile, mais aussi, et surtout, pour réaliser des panneaux isolants.
40 M€ de CA en 2030
La nouvelle usine a représenté plus de 20 M€ d’investissements, et d’autres sont prévus pour améliorer celle de Sainte-Gemme. Elle est opérationnelle depuis avril, et en production depuis la rentrée. « L’usine de Saint-Gemme était saturée », explique Vincent Hannecart. En termes d’objectifs, « aujourd’hui, on isole environ 50 maisons [de 100 m², ndlr] par semaine, là on vise 110, et pour la suite 150 [quand la nouvelle usine sera saturée, ndlr]. On en a encore sous le pied. »
De 22 M€ de CA, Cavac biomatériaux ambitionne de passer à 40 M€ d’ici 2030. L’isolation représente 70 % des débouchés. Un succès lié notamment à la loi Climat et résilience, obligeant les collectivités à intégrer 25 % de matériaux biosourcés. « Les matériaux isolants biosourcés, c’est aujourd’hui 11 % de part de marché », appuie Olivier Joreau, DG adjoint de la Cavac et président de la filiale.
Rendements 2024 de chanvre en chute
Actuellement, 350 agriculteurs livrent du chanvre, dans un rayon de 150 km autour de l’usine, en contractualisation annuelle. « Nous sommes passés de 125 €/t, comprenant la prime stockage, à 190 €/t, chiffre Olivier Joreau. Nous n’aurions pas pu aussi bien valoriser le chanvre sans usine. » De 2 000 ha, la Cavac prévoit de passer à 4 000 ha d’ici six ans. Le DGA insiste sur l’intérêt du chanvre dans la rotation pour les producteurs, avec notamment un aspect décompaction du sol, permettant de gagner 5, voire 10 % de rendement sur un blé derrière.
Cette année, comme d’autres cultures, le chanvre a pâti de la pluie et des sols froids, qui ont retardé les semis d’un mois. Olivier Joreau estime une chute des rendements de 30 à 40 %. Sans inquiétude toutefois sur l’approvisionnement de l’usine, les aléas étant pris en compte dans la planification, avec des stocks de sécurité.
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